Concept
Ce travail s’articule autour d’un échange de lettres entre mon ancien moi et mon moi actuel. Il permet une réflexion sur les images de mes albums de famille dans un contexte de migration, et tente de comprendre comment la mémoire construit nos histoires individuelles et collectives à travers des photographies familiales ayant capturé un moment quelque peu tragique.
L’une de ces photos est une image de ma mère et moi, dans ce que, enfant, je ne savais pas être des camps de réfugiés en Allemagne. J’y reconnais ma mère, mais quelque chose cloche. J’ai toujours cru que je tenais une pomme dans cette photo. Cette recherche m’a permis d’avoir une lecture différente des images, en fonction de ce que je sais désormais à leur sujet. Oui, c’était autre chose que je tenais en réalité, juste un fragment de mon histoire — et cela suffit. Aujourd’hui, je peux plonger plus profondément dans ce qui a façonné mon passé. Isolé dans un entre deux, cet espace loins du temps, cette plage à perte de vue, je donne la place à la compréhension entre mes deux mois qui parlent de leurs souvenirs.
Pour mon installation à Format, j’invite ce lieu, qui est un portail de discussion pour mes deux alter égos, dans le paysage du Mont-Soleil.
Présentation
Né à Cracovie en 1987, Maciej Czepiel a grandi en Allemagne, au Canada puis s’est installé à Neuchâtel, en Suisse, où il vit actuellement. Après avoir effectué un diplôme propédeutique en cinéma à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), il a obtenu un CFC de photographie au CEPV, à Vevey, en Suisse. Il a ensuite été diplômé de l’École supérieure de photographie de Vevey (ES/FS), CEPV, en 2019. Il a récemment terminé un Master en Arts Visuels à l’École de design et haute école d’art du Valais (EDHEA), à Sierre, en Suisse (MAPS – Master of Arts in Public Spheres). Le travail de Maciej Czepiel explore la mémoire et sa représentation. L’incertitude de sa véracité et la physicalité de celle-ci. Il lie le passé à des problématiques contemporaines tels que l’essor des nouvelles technologies, les migrations humaine ou encore le climat. Son rapport à l’image documentaire lui permet d’encrer ces propos dans une forme de réalité qu’il défie au travers de la mise en scène. Il mêle la réalité à la fiction pour questionner la véracité du document, de la mémoire et ainsi repenser notre vision de la réalité. Sa pratique documentaire ne consiste pas uniquement à explorer l’image, mais également le text et une forme de sculpturalité. Parmi ses accomplissements, on compte la réception du Prix Focale 2020 de la Ville de Nyon. Il a été sélectionné pour réaliser l’Enquête photographique valaisanne 2020, a été finaliste du Prix Photoforum Pasquart 2017 ainsi que du LensCulture Exposure Awards 2018. Il a exposé son travail lors d’expositions collectives, lors de festivals, biennales et a également réalisé des expositions personnelles.